Mélodie

Publié le par kubrik

  • Mélodie s'amusait sur la plage à faire des chateaux de sables. Elle prennait quelques coquillages de rocaile et se faisait de lourds colliers. Elle chantait Aussi au soleil couchant une de ces romances imaginaires et promenait son regard vague sur la mer silencieuse.
  • Il y avait bien longtemps, Très longtemps que le soleil ne s'était point couché, et encore bien plus longtemps qu'il ne s'était levé. Les jours étaient voilés de mauves et les nuits de pourpres.
  • Mélodie attendait le grand Oiseau couleur de feu qui viendrait l'emporter pour un long voyage vers le bonheur, par delà la mer et cette pénombre. Dans la brume mauve et ouateuse, elle se prenait parfois au jeu d'une mouette solitaire et montait sur le dos de quelques oiseaux ténébreux, mais l'oiseau n'allait jamais bien loin et au rivage de la côte deserte, sur une vague e dentelle la reposait délicatement. Il arrivait aussi qu'aux profondeurs les plus dangereuses et les plus mystèrieuses, il l'y laissa tomber sans plus de ménagement. Et  mélodie devait se débattre et lutter contre les forces marines et nager des heures sans répis vers la côte sablonneuse.
  • mélodie se jurait bien alors de ne plus s'y laisser prendre et ele reprennait rêveuse ses jeux de sables et d'enfants sages. Elle peignait ses longs cheveux d'or, y déposait de fines goutelettes d'écaille et de nacre. Elle dansait d'interminables valses entre les dunes, sa robe de voile de lune découvrant au rythme de son pas, son corps aux formes fraîches, et c'était un tableau de beauté, de candeur,de richesse...
  • Et puis ce jour là,le ciel s'étant fai plus chaud sous un soleil couleur sang, l'air s'était fait plus lourd et il y volait un indéchiffrable parfum ennivrant et suffocant. La mer s'était agitée.
  • mélodie ne s'était jamais sentie aussi déprimée, Elle courrait le long de la plage en lançant vers le ciel lumineux des cris désespérés. Et le monde ne bougeait pas. Mélodie avait alors élevé dans une petite crique  d'ou la mer s'était retirée, un gigantesque feu de bois, plus beau de couleur que le soleil, plus lumineux, plus resplendissant, plus vif et plus petillant. Elle s'était ensuite docilement assise sur un rocher humide, le visage baigné d'embruns, tendus vers la mer immense comme dans une prière dans un dernier appel. Elle serrait dans sa petite main une fiole d'élixir au goût étrange et qui à la première goutte dans sagorge devait lui donner le repos eternel. l'autre main sur sa frêle poitrine, elle attendait l'espoir, le sauveur, l'Oiseau couleur de feu.. ET S'il ne venait pas...
  • Et puis il y eut soudain entre les nuages roses, une pâle lueur à l'horizon, qui se mit à grandir, à grandir. Elle s'approchait maintenant plus vite et déchirait déjà le voile de brume qui flottait sur la plage. Mélodie avait fermé les yeux, tant ce feu de lumière était proche et violent, mais elle avit cru voir s'y dessiner un magnifique corps d'oiseau, et déjà elle frissonnait. elle s'appeurrait, Elle s'excitait. Pourtant l'Oiseau de feu ne disait rien, il s'était posé à ses pieds, silencieux, attentif. Et des milliers de secondes se passèrent sans un geste, sans un mouvement.
  • Et il y eut tout à coup un cri dans la pénombre: "je t'aime" et déjà mélodie avait couru se pendre au cou de l'Oiseau couleur de feu, et déjà il l'avait assise sur son dos et déjà il l'emmenait pour un long voyage par dessus des mers et des terres vers un pays de bonheur. Je te cherchais murmura-t-il à Mélodie.
  • Quelque part sur une mer, le jour se levait de nouveau pour Mélodie, ou peut être sur une terre; Qui sait où l'amour mène quand il a des ailes.
  • Ils eurent tout le temps d'être amant, et pourtant ils n'attendirent pas... C'était déjà un avant goût de bohneur, même sur une terre hostile, sur une mer déchainée, l'amour peut ête grandir



Après Mai 1974

Publié dans textes de guylène

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